Ernest HENRY

Ingénieur motoriste

Ernest Jules HENRY est né le deux janvier 1885 à Plainpalais en Suisse vers Genève, dans la famille de Louis Marc HENRY horloger et Julie DESCOMBES.
Il obtient son diplôme d’ingénieur au Technicum de Genève en 1906. Il est embauché par l’ingénieur Lucien Picker qui dirige les Ets Picker, Moccand et Cie fabricant de moteurs pour canots automobiles fabriqués dans le chantier naval de Charles Picker, frère cadet de Lucien. Ce moteur sera ensuite monté sur un châssis à quatre roues et fut dénommée Lucia.

Plus tard Ernest HENRY retrouve Charles Picker dans l’entreprise Megevet passionnée de propulsion à moteur, autant pour la navigation que pour l’automobile. Ce dernier veut créer un bureau d’études en France et il propose à Ernest d’être son bras droit sur place. Ernest, ayant épousé Maria Louise Hamelin, une française, est très satisfait de se rapprocher de la Normandie, sa province d’origine. Il arrive en France en 1909.
En 1911, Ernest HENRY travaille pour Labor-aviation qui développe des moteurs à hautes performances dérivés des moteurs de Charles PICKER propulsant les bateaux de course des meetings de Monaco pour l’aéronautique. Un de ces moteurs équipe le type C de Jean-Jacques-Paul Kœchlin.

Ernest est un ingénieur remarquable, modeste, posé, scrupuleux à l’extrême dans ses conceptions. C’était un homme confiant qui pouvait être facilement piégé par des esprits malins...

Ce n’est pas parce que les pilotent s’affrontent sur les circuits, qu’il ne peut pas y avoir de respect réciproque, voir d’amitié. C’est le cas entre ZUCCARELLI, BOILLOT et GOUX après la coupe des voiturettes de Boulogne de 1910. Les français proposent à l’italien de se joindre à eux et lui parle de leur ambition de changer de catégorie, de passer des voiturettes aux voitures de grand prix. Ce qui suppose de concevoir un nouveau moteur pour la prochaine course, le Grand Prix de l’ACF de Dieppe qui se déroulera le 26 juin 1912.

Les CHARLATANS
Les CHARLATANS

composés de messieurs ZUCCARELLI, GOUX et BOILLOT

Mais il faut obtenir d’adhésion du patron, Robert PEUGEOT. Georges BOILLOT était trop impétueux pour cette mission. C’est Jule GOUX, calme, convaincant qui présenta le projet. Bien entendu, ces jeunes, qui se feront appelés les CHARLATANS, n’avaient aucune des qualifications requises pour cette mission, à part leur expérience de pilote et d’essayeur de voiture, mais ils étaient motivés et Jules avait consulté les fournisseurs des pièces essentielles qui étaient partant pour redonner sa fierté à la France. Les frères DERIHON de Liège promirent de fournir toutes les pièces forgées de leur célèbre acier BND. La société MONTUPET de Nogent sur Oise promit de fournir tous les moulages en aluminium. Mais ils ne veulent pas dépendre de l’équipe officielle des Sorciers, ils veulent carte blanche.

Après une semaine de réflexion, Robert PEUGEOT donne son accord. Il lui faut néanmoins trouver un ingénieur extérieur pour donner la qualification technique qui manque au groupe. Il entend parler, par Jean Jacques KOECHLIN (apparenté à la famille Peugeot, il se prénomme Paul Jules Jean Jacques. De 1908 à 1912, il est constructeur d’avion à Billancourt. Décédé pendant la Grande Guerre en 1916), des performances du moteur étudié par Charles Picker et Ernest HENRY. Il vient d’ailleurs de débaucher l’ingénieur-pilote Paolo ZUCCARELLI qui courrait pour Hispano-Suiza. Celui-ci lui conseille d’embaucher Ernest HENRY. Robert lui propose donc de rejoindre son équipe de techniciens-pilotes au printemps 1911.

L’équipe doit se mettre au travail pour mériter la confiance de Robert PEUGEOT. Celui-ci les installe à Suresnes, dans les anciens locaux de Rossel-aviation, qui avaient déjà servis pour le montage des Lion-Peugeot de compétition des Sorciers.

Ernest HENRY au travail
Ernest HENRY au travail