Jeannette SCHERRER est née en février 1923 à Montbéliard.

Ses parents, MAX Scherrer et Anne Cécile Berthe DOMINE sont d’origine suisse. MAX travaille à l’usine du gaz à Montbéliard.

En 1927 naitra Ginette Marie Camille, qui agrandira la famille.

Dans sa jeunesse, Jeannette travaille à la préfecture de Belfort. C’est là que la guerre la rattrape.

Elle profite de son travail pour aider un réseau de résistance à Belfort.

Le réseau ayant été dénoncé, elle ne doit son salut qu’à sa fuite en Suisse.

Cette aventure ne l’arrête pas, elle continue à travailler pour la résistance française en franchissant de nombreuses fois la frontière pour livrer des documents importants ou des explosifs.

A la libération, elle sera décorée de la médaille militaire.

Derrière la photo, où elle sourit dans sa tenue militaire, on a trouvé ce poème recopié de sa main :

France, oh ma douce France, oh mon pays béni

Pour toi, je resterai la plus fidèle amie,

Je t’ai donné mon âme et t’ai offert ma vie.

Toujours je t’ai soutenue quand tu étais meurtrie.

Mon cœur est plein de toi, oh Patrie, ma patrie !

Jeannette était vraiment une patriote, une personne engagée pour la liberté face à la barbarie nazie !

En 1947, elle rencontre Pierrot BOECHAT, un Suisse, avec lequel elle se marie.

Elle vivra à Delémont, puis à Cannes, où ils tiendront l’hôtel de France.

Elle aura la douleur de perdre son unique enfant, Michel, quelques jours après sa naissance.

Elle divorce en 1951 et continue à s’occuper de l’hôtel cannois.

En 1952, Jack BRUGLEMANS, directeur d’un cinéma en Hollande, dans les environs de Breda, vient à Cannes, pour le festival. Il descend à l’hôtel de France et tombe amoureux de Jeannette. 

Elle quitte la cote d’Azur, rejoint Jack en Hollande ou ils se marient.

Ils reviennent en France pour les vacances, à Bussurel, dans la famille et sur la Côte d’Azur pour s’adonner à la plongée sous-marine en Méditerranée.

Jack et Jeannette sont de grands sportifs. En plus de la plongée, ils font du tennis et de l’équitation.

En 1973, ils prennent la retraite, vendent le cinéma et s’installent  aux environs de Carpentras. Jeannette s’adonne à la peinture : paysages et natures mortes. Ils continuent ensemble les autres activités sportives.

Jeannette s’installe seule dans la résidence de la Filature à Mulhouse. Elle participe aux activités avec les autres résidents.

La voici avec ses neveux et nièce

Depuis 2010, la macula l’empêche pratiquement de voir. Ses oreilles, mise à mal lors des plongées sous-marines, ne lui permettent plus de communiquer avec le monde. Elle dit qu’elle veut rejoindre son Jack.

Fin février 2015, elle fait quelques séjours aux urgences de Mulhouse et, elle s’éteint le 26 février 2015.

Les amis qui l’ont connue parlent d’elle comme d’une personne attachante qui a eu une vie riche et variée entre 3 pays : la France, la Suisse et les Pays-Bas.

Elle reste pour nous, la famille, la tante qui nous a gâtés, a enrichi notre savoir et qui nous a ouvert les yeux sur ce qui est important dans la vie.

Conception Bernard et Mathieu Derelle