En mémoire de JOSEPHINE   INNOCENTI - DERELLE

3 février 1915 - 9 août 2014
josephine innocenti derelle

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Musique  nostalgie























Lucia Brusini

Lucia jeune



































































































































 


 Chère Joséphine, nous sommes tristes maintenant. En effet, pour la majorité d’entre nous, vous avez toujours été là, auprès de nous !
Aujourd’hui, vous n’êtes plus là, vous nous avez quittés physiquement !

Vous, vous n’êtes pas triste, car vous avez retrouvé de l’autre coté, votre maman : Lucia Brusini  partie en 1943

et tous les hommes de votre vie :


Giovanni Innocenti Jules Innocenti
Nello Innocenti
Maurice Derelle
Giovanni Innocenti, votre père
parti en 1964
Jules Innocenti, votre frère
parti en 1949
Nello Innocenti, votre frère
parti en 1991
Maurice Derelle, votre mari,
que vous avez chéri jusqu’en 1991

Ils sont venus vous chercher et vous montrent maintenant votre nouvelle vie, alors ne soyons plus tristes !

Mais cette vie sur terre, quelle aventure !

Joséphine Innocenti est née en Italie dans l’arrière pays de Florence à San Godenzo en 1915.

Elle n’a pas connu les ors ni le marbre de Florence, mais la terre abrupte des montagnes, la terre aride qu’il faut travailler longtemps pour en obtenir si peu.

Son père Giovanni s’était donc exilé très jeune pour gagner sa vie en Suisse. Il a participé au creusement du tunnel ferroviaire du Lötschberg sur la rive nord du Rhône à Goppenstein entre 1910 et 1911.

Tunnel du Loetschberg Enfin percé Loetschberg
Le tunnel du Simplon
Le tunnel du Lötschberg : les mineurs en pause
Enfin percé de part en part
L'entrée du tunnel du Simplon


Il a rencontré Lucie Brusini, sa future femme, qui travaillait dans l’auberge de son frère. Elle servait les travailleurs italiens qui travaillaient au creusement du tunnel du Simplon sur la rive sud du Rhône.

Le jeune couple s’installe dans un baraquement en planche à Goppenstein, dans la promiscuité des chantiers. Le tunnel étant creusé au printemps 1911, Giovanni cherche du travail autour du lac Léman. C’est là que naitra Nello le premier frère de Joséphine.

La guerre de 14/18 va les renvoyer en Italie. Giovanni est mobilisé, il laisse Lucie chez ses parents. C’est là que naitra Joséphine en 1915.

Démobilisé, Giovanni cherche du travail pour faire vivre sa petite famille. Un avis placardé à la mairie, en 1924, lui propose de venir en France dans les mines de fer de Lorraine. Ce métier, il le connaît, il signe.

En aout 1924 toute la famille débarque à Piennes. Lucie est enceinte et Jules, le second frère de Joséphine qui naîtra en 1925.

Joséphine et Jules Innocenti
Ecole primaire Piennes
Joséphine et Jules
                              Joséphine en bas à gauche à l'école primaire de Piennes

Joséphine doit apprendre le français à l’école primaire, alors qu’elle a déjà 9 ans et elle obtient son certificat d’études.

Sa mère, Lucie, veut que sa fille soit indépendante financièrement pour ne pas être contrainte au mariage. Elle l’emmène donc avec son frère Nello, pendant 6 mois, en formation à Longuyon, à l’école Pigier.

Joséphine décroche son diplôme de sténodactylo qui lui permet d’être embauchée à la mine du nord-est à Piennes en 1930. Elle y travaille jusqu’à la guerre. Elle vit alors la débâcle en train, en vélo, et enfin le retour à Piennes en zone occupée.

En 1943, Joséphine a la douleur de perdre sa mère Lucie.

Puis c’est la Libération. Les prisonniers reviennent travailler à la mine. Parmi eux, il y a Maurice Derelle qui ne lui est pas indifférent. Ils parlent, se rencontrent et se marient en décembre 1948.

Les employés de la mine de fer de Piennes 46 rue de Lorraine à Piennes
Bernard bébé
Maurice à gauche                Joséphine au centre
Joséphine chez ses parents
Bernard est né en 1949

En 1949, Joséphine est enceinte de Bernard, lorsqu’elle perd Jules, son plus jeune frère, aventurier comme son père Giovanni, dans des conditions dramatiques en Afrique.

Elle arrête de travailler à la mine pour s’occuper de son fils, de son mari Maurice et de son père Giovanni.

Tous trois, ils cultiveront un grand jardin pour élever des poules et des lapins et faire vivre la petite famille.

Joséphine cultive des fleurs tout au long des allées.

Les loisirs sont la pèche avec Maurice, en Meuse ou à l’étang de Joudreville et les vacances en France grâce à la Quatre Chevaux Renault. Puis ce seront l’Italie, Venise ; l’Allemagne, où Maurice veut revoir ses lieux de captivité ; la Hollande, où Maurice a retrouvé d’anciens prisonniers avec lui en Allemagne.

La pêche en Meuse : le brochet

La pêche au brochet en Meuse


En 1964, elle perd son père Giovanni.

Après le mariage de son fils en 1978, elle aura la joie de voir ses petits enfants arriver : Anne en 1981, Sophie en 1982, Mathieu en 1988 et Marie en 1990.

Mariage de Bernard et Thèrése en 1978 Anne
marie
Mariage de Bernard et Thérèse en 1978
Anne avec Papy et Mamie
Marie avec Joséphine

En 1991, Joséphine va perdre son dernier frère, Nello en juin et son mari, Maurice en Juillet.

En 1999, c’est Thérèse, sa belle-fille qui décède tragiquement.

Elle s’occupe des voisins et voisines de la rue, de sa belle mère Glossinde Derelle et de sa belle sœur Renée. Tous prennent de l’âge !

Joséphine va continuer à vivre seule à Piennes jusqu’en 2006, prenant toujours soin de son jardin. Elle vivra ensuite en hiver avec son fils dans le Doubs. Elle s’y installera à temps plein en 2010.

Elle aura le bonheur de voir naitre en avril de cette année, Thomas, son arrière petit fils.

Une chute dans la rue lors de sa promenade et un col du fémur cassé l’année suivante la rendront fortement dépendante.

Un accident vasculaire conduit à son décès au domicile de son fils dans la nuit du 9 aout.

Elle laisse à tous le souvenir d’une personne agréable à vivre, aimant rendre service, humble de cœur, amie de la paix et croyante sincère.

Nous n’oublierons pas les parties de cartes de SCOPA et les longues heures passées en tricotant des carrés de laine destinées à fabriquer de couvertures pour les personnes démunies. Elle l’a fait tant que ses forces le lui ont permis.

Joséphine et son jardin La scopa
Toute la famille
Joséphine dans son jardin
La partie de scopa avec Anne et Mathieu
La famille à Noël

Croyants comme elle, nous savons qu’elle a quitté son corps souffrant pour la vraie vie de l’Au-delà.  
Nous lui disons : A TE REVOIR Joséphine ! Donne nous bientôt de tes nouvelles.

Lucia Brusini
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Mise à jour: 03 12 2014

Conception Bernard et Mathieu Derelle