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de nos disparus |
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Chère Joséphine, nous sommes tristes maintenant. En effet, pour la majorité d’entre nous, vous avez toujours été là, auprès de nous ! Aujourd’hui, vous n’êtes plus là, vous nous avez quittés physiquement ! Vous,
vous
n’êtes pas triste, car
vous avez retrouvé de l’autre coté, votre maman : Lucia
Brusini
partie en 1943 et tous les hommes de votre vie :
Mais
cette vie
sur terre, quelle
aventure ! Joséphine
Innocenti est née en
Italie dans l’arrière pays de Florence à San Godenzo en 1915. Elle n’a
pas
connu les ors ni le
marbre de Florence, mais la terre abrupte des montagnes, la terre aride
qu’il
faut travailler longtemps pour en obtenir si peu. Son père Giovanni s’était donc exilé très jeune pour gagner sa vie en Suisse. Il a participé au creusement du tunnel ferroviaire du Lötschberg sur la rive nord du Rhône à Goppenstein entre 1910 et 1911.
Il a
rencontré
Lucie Brusini, sa
future femme, qui travaillait dans l’auberge de son frère. Elle servait
les
travailleurs italiens qui travaillaient au creusement du tunnel du
Simplon sur
la rive sud du Rhône. Le jeune
couple
s’installe dans
un baraquement en planche à Goppenstein, dans la promiscuité des
chantiers. Le
tunnel étant creusé au printemps 1911, Giovanni cherche du travail
autour du
lac Léman. C’est là que naitra Nello le premier frère de Joséphine. La guerre
de
14/18 va les
renvoyer en Italie. Giovanni est mobilisé, il laisse Lucie chez ses
parents.
C’est là que naitra Joséphine en 1915. Démobilisé,
Giovanni cherche du
travail pour faire vivre sa petite famille. Un avis placardé à la
mairie, en
1924, lui propose de venir en France dans les mines de fer de Lorraine.
Ce
métier, il le connaît, il signe. En aout 1924 toute la famille débarque à Piennes. Lucie est enceinte et Jules, le second frère de Joséphine qui naîtra en 1925.
Joséphine
doit
apprendre le
français à l’école primaire, alors qu’elle a déjà 9 ans et elle obtient
son
certificat d’études. Sa mère,
Lucie,
veut que sa fille
soit indépendante financièrement pour ne pas être contrainte au
mariage. Elle
l’emmène donc avec son frère Nello, pendant 6 mois, en formation à
Longuyon, à
l’école Pigier. Joséphine
décroche son diplôme de
sténodactylo qui lui permet d’être embauchée à la mine du nord-est à
Piennes en
1930. Elle y travaille jusqu’à la guerre. Elle vit alors la débâcle en
train,
en vélo, et enfin le retour à Piennes en zone occupée. En 1943,
Joséphine a la douleur
de perdre sa mère Lucie. Puis c’est la Libération. Les prisonniers reviennent travailler à la mine. Parmi eux, il y a Maurice Derelle qui ne lui est pas indifférent. Ils parlent, se rencontrent et se marient en décembre 1948.
En 1949,
Joséphine est enceinte
de Bernard, lorsqu’elle perd Jules, son plus jeune frère, aventurier
comme son
père Giovanni, dans des conditions dramatiques en Afrique. Elle
arrête de
travailler à la
mine pour s’occuper de son fils, de son mari Maurice et de son père
Giovanni. Tous
trois, ils
cultiveront un
grand jardin pour élever des poules et des lapins et faire vivre la
petite
famille. Joséphine
cultive des fleurs tout
au long des allées. Les loisirs sont la pèche avec Maurice, en Meuse ou à l’étang de Joudreville et les vacances en France grâce à la Quatre Chevaux Renault. Puis ce seront l’Italie, Venise ; l’Allemagne, où Maurice veut revoir ses lieux de captivité ; la Hollande, où Maurice a retrouvé d’anciens prisonniers avec lui en Allemagne.
En 1964,
elle
perd son père
Giovanni. Après le mariage de son fils en 1978, elle aura la joie de voir ses petits enfants arriver : Anne en 1981, Sophie en 1982, Mathieu en 1988 et Marie en 1990.
En 1991,
Joséphine va perdre son
dernier frère, Nello en juin et son mari, Maurice en Juillet. En 1999,
c’est
Thérèse, sa
belle-fille qui décède tragiquement. Elle
s’occupe
des voisins et
voisines de la rue, de sa belle mère Glossinde Derelle et de sa belle
sœur
Renée. Tous prennent de l’âge ! Joséphine
va
continuer à vivre
seule à Piennes jusqu’en 2006, prenant toujours soin de son jardin.
Elle vivra
ensuite en hiver avec son fils dans le Doubs. Elle s’y installera à
temps plein
en 2010. Elle aura
le
bonheur de voir
naitre en avril de cette année, Thomas, son arrière petit fils. Une chute
dans
la rue lors de sa
promenade et un col du fémur cassé l’année suivante la rendront
fortement
dépendante. Un
accident
vasculaire conduit à
son décès au domicile de son fils dans la nuit du 9 aout. Elle
laisse à
tous le souvenir
d’une personne agréable à vivre, aimant rendre service, humble de cœur,
amie de
la paix et croyante sincère. Nous n’oublierons pas les parties de cartes de SCOPA et les longues heures passées en tricotant des carrés de laine destinées à fabriquer de couvertures pour les personnes démunies. Elle l’a fait tant que ses forces le lui ont permis.
Croyants
comme
elle, nous savons
qu’elle a quitté son corps souffrant pour la vraie vie de l’Au-delà.
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Conception
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